Guiglo, 22 avr 2025 (AIP) – Le député de Guiglo-commune, Émile Kohou Guiriéoulou, a plaidé pour une réforme en profondeur de la loi de 1998 sur le foncier rural afin d’assurer une meilleure protection du patrimoine foncier de la Côte d’Ivoire, qu’il qualifie de « patrimoine d’intérêt national ».
Présent à Mona, dans le département de Guiglo, à l’occasion de la 2ᵉ édition de la fête de Pâques « MonaPaQ 2025 », M. Guiriéoulou a profité d’un panel sur le foncier rural pour annoncer qu’il est l’auteur d’une proposition de loi visant à réviser le cadre juridique actuel.
Selon lui, si la loi de 1998 a le mérite de reconnaître le droit coutumier et de lier nationalité et propriété foncière, certaines dispositions restent problématiques, notamment la notion de « terres sans maître », que l’État considère comme vacantes lorsqu’aucun document n’est produit dans les délais légaux. Une logique qu’il juge déconnectée de la réalité des terroirs ivoiriens :
Dans les us et coutumes des terroirs, il n’y a jamais de terre sans maître, chaque portion de terre a un propriétaire nos coutumes, a-t-il soutenu, en remettant en question la cession définitive des droits coutumiers. Ces droits ne sont jamais transmissibles à titre permanent dans les traditions ivoiriennes, a souligné le parlementaire, ajoutant que le droit coutumier peut être concédé temporairement pour usage, mais il ne se vend pas.
En marge de ce plaidoyer, M. Guiriéoulou a informé les populations de la prochaine mise en œuvre du Programme de renforcement de la sécurisation foncière rurale (PRESFOR), financé par la Banque mondiale à hauteur de 100 milliards de FCFA. Ce programme, qui couvrira 16 régions dont le Cavally, permettra notamment la délivrance gratuite de certificats fonciers ruraux.
Le député a exhorté les communautés autochtones, allochtones et allogènes à se mobiliser autour de cette initiative dans un esprit de dialogue et de paix, afin de sécuriser durablement les droits fonciers dans la région.
(AIP)
Ja/kp