Abidjan, 12 juil 2024 (AIP) – Les langues locales sont gardiennes de l’identité nationale et pilier du développement ivoirien, a affirmé jeudi 11 juillet 2024, le représentant de la ministre de la Culture et de la Francophonie, Koffi Tougbo, lors du séminaire de restitution, de réflexion et de sensibilisation sur les actions pour l’intégration des langues locales dans le Programme national de développement (PND) de la Côte d’Ivoire organisé par la Commission nationale de la Francophonie (CNF) en collaboration avec l’Institut de linguistique appliquée (ILA) , à Abidjan-II Plateau Vallons.
« Les langues locales ne sont pas seulement des véhicules de communication essentiels, mais aussi des gardiennes de notre patrimoine culturel et de notre identité nationale. Leur intégration dans notre programme de développement est une reconnaissance de leur importance vitale dans tous les aspects de la vie sociale, économique et politique de notre nation », a souligné M. Koffi à l’ouverture de l’atelier qu’il a présidé au nom de la ministre Françoise Remarck.
Selon lui, en valorisant nos langues, nous renforçons l’inclusion sociale, favorisons un environnement éducatif plus accessible et efficace. La prise en compte de nos langues locales dans le PND est un sujet d’intérêt et interpelle les autorités dans la mise en place de toute politique linguistique devant favoriser l’inclusion de toutes les couches de la population.
Poursuivant, il a qualifié cet atelier « d‘étape décisive vers une société plus inclusive où chaque langue contribue au progrès collectif de la nation». C’est pourquoi, il a exhorté les participants à s’impliquer afin de dégager des résolutions pertinentes et qualitatives au service du développement de la Côte d’Ivoire.
Il a rappelé l’engagement de l’Etat ivoirien à faire de la culture en général et des langues locales en particulier un levier de cohésion sociale et de développement inclusif. « Sur le fondement de l’article 101 de la constitution, le Ministère de la Culture et de la Francophonie a initié un projet de loi portant promotion et développement des langues. Lequel texte a déjà fait l’objet d’adoption en conseil de gouvernement », a-t-il indiqué.
La secrétaire générale de la CNF, Bernise N’Guessan, a, quant à elle, relevé que sa structure a toujours œuvré au respect et à la valorisation des langues locales. Elle a souligné que plus que de simples moyens de communication, nos langues sont de véritables vecteurs de notre patrimoine culturel, de nos savoirs et de notre sagesse ancestrale.
Ce séminaire vise à promouvoir les actions devant à intégrer les langues locales dans les politiques de développement du pays. Elle s’inscrit dans la continuité des efforts de la CNF pour valoriser le patrimoine linguistique ivoirien et soutenir le développement durable à travers une approche inclusive et participative.
Il constitue la sixième et avant-dernière activité du plan d’actions du projet “Actions pour l’intégration des langues locales dans le Programme nationale de développement (PND) de la Côte d’Ivoire”. Ce projet a été initié dans le cadre de l’appel à manifestation d’intérêt sur l’aménagement des politiques linguistiques des pays francophones du Sud et des Caraïbes, lancé en 2022 par l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), et remporté par la Côte d’Ivoire.
Selon l’encyclopédie Wikipedia, les langues d’origine africaine en Côte d’Ivoire se répartissent principalement en quatre groupes linguistiques : Akan et Krou dans le sud du pays, Mandé et Voltaïque dans le nord. Le pays compte 66 langues indigènes et au total, il existe 112 langues.
Le dioula, une langue mandingue, joue un rôle prépondérant dans le commerce, étant utilisée à cette fin par 70 % de la population. Cependant, elle n’est la langue maternelle que de 14,8 % de la population ivoirienne.
(AIP)
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