Abidjan, 06 nov 2024 (AIP) – Le spécialiste en sauvegarde sociale du Projet de mobilité urbaine d’Abidjan (PMUA), Pierre Kadjo a annoncé que les personnes impactées par la construction du corridor de Bus rapid transit (BRT) entre Yopougon et Bingerville recevront prochainement des compensations.
Il a fait cette déclaration lors de la cérémonie officielle de lancement du Plan d’Action de Réinstallation (PAR) pour les personnes touchées par cette ligne de BRT, un projet structurant du PMUA, initié par le ministère des Transports et l’Autorité de la mobilité urbaine du Grand Abidjan (AMUGA) mardi 5 novembre 2024, à la mairie de Cocody.
Pierre Kadjo a précisé que, peuvent être considérés comme des dommages directs la destruction de logements, hangars, cultures agricoles ou horticoles, ainsi que la perte d’usage de certains terrains et commerces. Les éligibilités sont déterminées en fonction de la date butoir du PAR, fixée au 31 janvier 2022.
« Les personnes éligibles qui n’auraient pas été identifiées après la publication des listes peuvent déposer une réclamation auprès des instances de gestion du PAR et du PMUA ou sur le site internet du projet », a-t-il fait savoir.
Un recensement des personnes et biens, situés dans les emprises du projet, a été effectué lors d’une enquête socio-économique réalisée en 2022. Au total, 315 personnes ont été identifiées comme affectées, dont 191 dans la commune de Bingerville et 124 dans celle de Cocody. Ces personnes bénéficieront d’indemnisations et de réinstallations sur d’autres sites. Le délai d’indemnisation a été fixé au 31 décembre 2024. Les listes de personnes recensées ont été remises à la mairie de Cocody pour consultation publique.
Avec l’appui technique et financier de la Banque mondiale et de l’Agence française de développement, le gouvernement ivoirien a alloué un budget de 4 028 207 951 FCFA pour la mise en œuvre du PAR.
« Je voudrais vous rassurer que toutes les personnes recensées seront indemnisées avant la libération des emprises du corridor », a affirmé N’Guessan Kouamé Hervé, chef de la cellule d’exécution du BRT.
La réunion a permis d’informer les parties prenantes, notamment les communautés villageoises, les syndicats de quartier de Cocody, et les représentants des personnes affectées, sur les dispositifs mis en place pour assurer la réinstallation.
Selon Bohoussou Georges, représentant le président du comité de suivi et de pilotage du PAR, des études d’impact environnemental et social ont révélé que des biens privés, notamment des terrains, commerces, et bâtiments, sont impactés par le projet. L’étude a permis d’identifier les biens et personnes affectés, et de proposer des mesures de compensation. Cette étude a fait l’objet de consultations publiques à la préfecture d’Abidjan, à la mairie de Cocody et à la sous-préfecture de Bingerville.
Le projet vise à améliorer le transport urbain en désengorgeant les voies existantes et en offrant des solutions de transport moderne aux populations.
La ligne de BRT, longue de 20 km, reliera Yopougon à Bingerville en passant par le quatrième pont d’Abidjan. Elle traversera les communes de Yopougon, Attécoubé, Adjamé, Plateau, Cocody et Bingerville et comptera 22 stations, deux dépôts, 10 pôles d’échange, ainsi qu’une connexion avec la ligne 1 du métro. Les bus électriques articulés et climatisés de la flotte auront une capacité d’environ 150 passagers chacun.
Ce réseau BRT pourra transporter jusqu’à 500 000 voyageurs par jour, réduisant le temps de trajet entre Yao Sehi (Yopougon) et Feh Kessé (Bingerville) à 45 minutes, et permettant aux habitants de rejoindre le Plateau en seulement 30 minutes.
Entamé en 2020 dans le cadre du PMUA, la mise en place de la ligne de BRT Yopougon – Bingerville s’achèvera en 2027, note-t-on.
(AIP)
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