Abidjan, 25 fév 2025 (AIP) – En 2022, près de 75 647 enfants de moins de cinq ans sont décédés en Europe et en Asie centrale, principalement en raison d’infections, de complications liées aux naissances prématurées ou d’asphyxie à la naissance, selon un rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) publié mardi 25 février 2025.
Si le taux de mortalité infantile reste faible dans la plupart des pays de l’Union européenne, des écarts significatifs subsistent. En effet, le taux oscille entre 1,5 et 4,1 décès pour 1 000 naissances dans les pays de l’UE, tandis qu’il atteint entre 18,2 et 40,4 au Turkménistan et au Tadjikistan.
L’OMS alerte également sur d’autres problématiques de santé affectant les jeunes. Ainsi, 15 % des adolescents déclarent avoir été victimes de cyberharcèlement, 10 % des jeunes de 13 à 15 ans consomment du tabac, et près d’un tiers des enfants en âge scolaire sont en surpoids, dont 12 % en situation d’obésité.
Les troubles mentaux touchent un adolescent sur cinq, avec le suicide comme principale cause de décès chez les 15-29 ans. « Dans notre monde en ligne et interconnecté, nos jeunes se sentent paradoxalement plus seuls que jamais », a déclaré Hans Kluge, directeur régional de l’OMS Europe, soulignant l’importance d’une consultation en cours avec les 53 États membres pour définir des priorités d’action sur les cinq prochaines années.
Les maladies cardiovasculaires représentent un tiers des décès prématurés en Europe et en Asie centrale, avec un risque jusqu’à cinq fois plus élevé en Europe de l’Est qu’en Europe de l’Ouest. Le cancer est responsable de 32 % des décès prématurés dans la région.
Le mode de vie joue un rôle déterminant dans ces chiffres alarmants. L’Europe affiche la plus forte consommation d’alcool au monde (8,8 litres d’alcool pur par adulte et par an) et un taux de tabagisme encore élevé (25,3 %).
Par ailleurs, le changement climatique aggrave la situation sanitaire. L’OMS estime à 175 000 le nombre de décès annuels liés à la chaleur dans la région, qui connaît un réchauffement deux fois plus rapide que la moyenne mondiale.
L’OMS s’inquiète aussi de la stagnation des taux de vaccination, favorisant la réapparition de maladies évitables. En 2023, 58 000 cas de rougeole ont été recensés dans 41 pays européens, soit 30 fois plus qu’en 2022, un phénomène attribué à la montée des sentiments anti-vaccins et à la désinformation.
Face à ces défis, l’OMS appelle à des politiques de santé publique renforcées pour protéger les enfants et les populations vulnérables.
(AIP)
cmas