Abidjan, 16 mars 2025 (AIP)- La prière et la méditation occupent une place centrale pendant le mois de Ramadan, car elles permettent aux fidèles de renforcer leur lien avec Dieu, de purifier leur âme, de demander pardon au tout puissant. Les fidèles musulmans de la mosquée Rahman de Koumassi Remblai eux l’appliquent pour être en harmonie avec Allah, afin d’en tirer profit durant ce mois de mérite.
La prière, un moyen de se rapprocher d’Allah
Fatoumata Bamba, fidèle quadragénaire vêtue d’une robe de prière orange, venue accomplir la prière du vendredi dans ladite mosquée Rahman estime que le Ramadan est une période unique, un mois de dévotion et de rapprochement avec Allah.
« Le mois de Ramadan est le meilleur mois. Il est unique. C’est un moment privilégié pour multiplier les zikrs (invocations), accomplir des prières surérogatoires et faire preuve de générosité envers les personnes vulnérables, comme le recommande la Sunna (recueil des faits et des paroles du Prophète Mahomet, considéré comme complément du Coran) du Prophète Mahomet (bénédiction et salut soient sur lui) », confie-t-elle lors d’un entretien avec l’Agence ivoirienne de presse (AIP).
Malgré les exigences du jeûne, Mme Bamba affirme n’éprouver aucune difficulté à gérer la fatigue, tout en restant assidue dans ses prières de Tarawih (prières exécutées après celle de 19 heures) et de Tahajjud (prière nocturne). « C’est un moment à privilégier tant que nous sommes en vie », souligne-t-elle avec conviction.
Au-delà de l’aspect spirituel, elle prend également plaisir à se lever à quatre heures du matin pour préparer et servir le sahour (le repas pris à l’aube avant le début du jeûne) à sa famille avant de vaquer à ses occupations. « C’est un bonheur de partager ces instants avec mes proches et ma communauté », ajoute-t-elle.
Pour Fatoumata Bamba, le Ramadan est bien plus qu’une simple période de privation. Il incarne un temps de recueillement, de prière et de solidarité, où chaque acte de bonté est une source de bénédiction.

La prière comme acte de soumission
Aboulaye Traoré, un autre fidèle, vêtu d’un boubou gris et d’un chapeau noir, avec des lunettes sombres, partage la même conviction. “La prière et la méditation représentent une soumission totale à Allah pour l’ensemble des musulmans. Il faut être assidu à la prière afin de cultiver cette soumission envers notre créateur”, souligne le sexagénaire.
M. Traoré rappelle que le jeûne n’est pas une contrainte mais une obligation pour le croyant. “Le jeûne est un acte de courage et de résilience”, affirme-t-il.
Allier travail et pratique religieuse
Une jeune fidèle célibataire, Maïmouna Coulibaly, concilie travail et pratique religieuse malgré la fatigue. “Même si mon travail est exigeant, je fais de mon mieux pour accomplir mes prières à l’heure et observer le jeûne avec ferveur. C’est une question de discipline et d’organisation. Après une journée chargée, les prières du soir et la méditation me permettent de me ressourcer”, explique-t-elle.
‘’ Le musulman doit demeurer pendant, avant et après le Ramadan dans l’adoration pour déjouer l’emprise de Satan’’ (imam principal de la mosquée Rahman de Koumassi Remblai, Traoré Ahmad)
Selon l’imam Traoré, le Ramadan est un mois privilégié pour renforcer la relation entre le fidèle et Allah. Il a insisté sur la prière, la lecture du Coran, les invocations et la générosité envers les plus vulnérables.
« La prière est une relation entre le fidèle et Allah lui-même. Le Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) nous dit : Celui qui se lève pour prier durant le mois de Ramadan avec foi et comptant sur la récompense divine Allah lui pardonne ses péchés passés ».
Il rappelle ainsi que le mois de Ramadan est une opportunité unique pour multiplier les prières, notamment le Tarawih et les prières nocturnes des 10 dernières nuits. La récitation de l’invocation « Allahouma innaka affouwoun touhibboul afwa fafouanni » qui signifie (Ô Allah, tu es celui qui pardonne et tu aimes le pardon, alors pardonne-moi) » est fortement recommandé durant cette période.
Par ailleurs, l’imam explique que ce mois sacré est aussi le mois de la générosité : « Le Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) était d’une grande générosité, et il l’était encore plus durant ce mois. Celui qui donne à manger à un jeûneur, Allah lui accorde la même récompense que celui qui a jeûné, sans pour autant diminuer la récompense de ce dernier ».
Il souligne que le Ramadan est une école d’endurance et de patience : « Si quelqu’un vous insulte ou vous provoque, le Prophète recommande de répondre simplement : Je jeûne. Cela montre que le jeûne n’est pas seulement une privation physique, mais aussi un entraînement spirituel ».

L’imam Traoré Ahmad a souhaité que les musulmans ne retombent pas dans la négligence une fois le Ramadan terminé. Car selon lui, ce mois est une école de discipline et d’adoration. Satan est enchaîné durant le Ramadan, ce qui facilite les actes de dévotion. Mais après, il est libéré.
« C’est pourquoi il faut maintenir la prière, la générosité, la lecture du Coran et les invocations avant pendant et même après ce mois sacré afin de conserver ses acquis », a-t-il conseillé soulignant qu’en restant assidus à ses habitudes Satan n’aura plus d’emprise sur le croyant.
Le Ramadan, neuvième mois du calendrier lunaire islamique, est l’un des mois les plus sacrés pour les musulmans du monde entier. Il constitue l’un des cinq piliers de l’islam et est également connu comme le « mois de la charité », car à son terme, chaque fidèle doit s’acquitter de la zakât al-fitr (aumône de la rupture) pour purifier son jeûne et venir en aide aux plus démunis.
Ce mois béni est aussi marqué par un événement majeur : la révélation du Coran au Prophète Mohammed (bénédiction et salut soient sur lui) lors de la Nuit du Destin (Laylat al-Qadr), une nuit dont la valeur spirituelle dépasse celle de mille mois.
(AIP)
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