Abidjan, 16 mars 2025 (AIP) –Chaque année, le mois de Ramadan transforme non seulement la vie spirituelle des fidèles musulmans, mais aussi l’activité économique en Côte d’Ivoire. À Abidjan et à l’intérieur du pays, commerçants et artisans profitent de cette période pour dynamiser leurs affaires, notamment dans les secteurs de l’alimentation, de l’habillement et des articles religieux. Des marchés de boubous aux vendeurs de dattes, en passant par les commerces de jus et de paniers-cadeaux, le Ramadan devient une véritable opportunité de prospérité. Focus sur cet engouement commercial qui accompagne le mois sacré.
À Abidjan comme à l’intérieur du pays, plusieurs secteurs connaissent une dynamique particulière, notamment ceux liés à l’alimentation, aux boissons gazeuses, mais aussi aux articles religieux tels que le Coran, les chapelets, les boubous, ainsi que divers autres articles prisés par les fidèles.
Pour de nombreux commerçants, le Ramadan est synonyme de prospérité et de rentabilité.
Une demande accrue des vêtements et fruits
Au grand marché de Koumassi, un centre névralgique du commerce de boubous, l’afflux de clients est notable pendant cette période.
Mariam Traoré, une commerçante expérimentée, gère son étal avec succès. Selon elle, le Ramadan représente un véritable levier pour ses ventes.
« Cette période me permet d’écouler une grande quantité de boubous. Depuis le début du jeûne, j’ai déjà vendu 200 pièces, ce qui m’a rapporté un bénéfice considérable », explique-t-elle avec une satisfaction palpable. Mais le marché du Ramadan ne se limite pas aux vêtements traditionnels.
Les vendeurs de dattes, de fruits secs, de lait caillé, et d’autres produits indispensables à la rupture du jeûne connaissent également un essor notable.
Kéita Amadou, vendeur de fruits et de dattes installé devant le marché aux poulets de Koumassi, est très heureux.
« Pendant le Ramadan, les ventes sont bien plus élevées que durant d’autres mois. Ici, je peux facilement vendre pour plus de 40 000 F CFA par jour», affirme-t-il.
Pour de nombreux commerçants, le Ramadan est une occasion de générer des revenus considérables, parfois équivalents à plusieurs mois de chiffre d’affaires en seulement quelques semaines.

L’essor des produits culinaires et boissons
Le Ramadan est également une période propice pour les métiers liés à l’alimentation de rue. À Treichville, Coulibaly Awa, une jeune commerçante, vend des « gnonmi », des beignets à base de mil frits, particulièrement appréciés pour la rupture du jeûne.
« Ce sont des produits qui apportent un réconfort après une longue journée de jeûne », commente-t-elle, tout en servant ses clients. Chaque tranche de gnonmi se vend à 50 FCFA, et le pot de bouillie de couscous de mil est proposé à partir de 100 FCFA. Selon elle, ses bénéfices quotidiens s’élèvent à au moins 3 000 FCFA.
Un autre produit très prisé durant le Ramadan est le jus de fruits. Un groupe de jeunes filles propose divers jus de gingembre, d’orange, d’ananas, ainsi que des boissons populaires comme le dèguê et le bissap. Les prix varient entre 500 et 5 000 FCFA, en fonction de la taille de la bouteille.
« Ce commerce est très rentable. Nous réalisons entre 30 000 et 50 000 FCFA de bénéfices par jour et nous comptons pérenniser cette activité au-delà du Ramadan », affirme Mme Agnès Kipré, une des commerçantes.
La viande braisée, un indispensable de la rupture du Jeûne
Les vendeurs de viande braisée connaissent eux aussi un vif succès. Jean Magoubri, un commerçant de viande, reçoit chaque jour plusieurs commandes pour de la viande braisée (mouton, bœuf ou poulet), souvent consommée lors de la rupture du jeûne.
« Pendant le Ramadan, la demande de viande braisée augmente considérablement. Les gens adorent consommer ces viandes en soirée, lors de la rupture du jeûne », déclare-t-il, sans toutefois dévoiler ses bénéfices.

Les paniers-cadeaux, une tendance en forte croissance
Un secteur particulièrement lucratif pendant cette période est celui des paniers-cadeaux.
Autrefois, il était courant d’offrir des cartons de sucre à ses proches durant le Ramadan, mais aujourd’hui, les paniers garnis de produits alimentaires et religieux connaissent un véritable succès.
Ces paniers, composés de produits comme du sucre, du thé, du café, du lait, du chocolat à tartiner, des dattes, des fruits, ainsi que des articles religieux tels que des chapelets, des Corans, des nattes de prière et des encensoirs, se vendent entre 15 000 et 100 000 FCFA, selon la consistance du panier et la qualité des produits.
Mme Konaté Djénéba, commerçante spécialisée dans ce secteur, explique que la demande pour ces paniers-cadeaux est en constante hausse pendant le Ramadan.
«C’est un marché en pleine expansion, surtout avec la tradition de l’offrande durant ce mois sacré», ajoute-t-elle.
Le ramadan, une opportunité pour les commerçants
Le mois de Ramadan, qui a débuté le 1er mars 2025 et dure généralement entre 29 et 30 jours, représente ainsi une période de forte activité commerciale pour de nombreux secteurs.
C’est une occasion unique pour les commerçants de maximiser leurs profits tout en répondant aux besoins spécifiques des fidèles, qu’il s’agisse d’alimentation, de vêtements ou d’articles religieux. De plus, l’esprit de solidarité et de partage qui caractérise cette période renforce les liens communautaires, créant une atmosphère propice aux affaires.
Le Ramadan n’est pas seulement une période de jeûne et de prière, mais aussi un véritable tremplin économique pour de nombreux Ivoiriens, qui en profitent pour développer des petites entreprises rentables tout en respectant les valeurs du mois sacré.
(AIP)
bsp/zaar