Songon, 21 avr 2025 (AIP)- La célébration traditionnelle de “Paquinou” a connu un franc succès dans les espaces et maquis Baoulé situés dans la commune de Yopougon.
Alors que les villages Baoulé étaient animés au rythme des célébrations traditionnelles de “Paquinou”, la commune de Yopougon a vibré également à l’unisson dans cet esprit de joie et de retrouvailles, en offrant une alternative festive à ceux qui n’ont pas pu regagner leurs localités d’origine.
Les maquis, véritables institutions abidjanaises, ont rivalisé d’ingéniosité pour recréer l’atmosphère chaleureuse et conviviale des festivités villageoises. Musique entraînante, mets traditionnels à profusion et ambiance bon enfant etaient au rendez-vous.
#Les espaces “O baoulé”, “Siablé” et “O 2eme”, des lieux de convivialité prisés de la communauté baoulé à Yopougon
L’atmosphère était électrique le dimanche de Pâques dans les maquis baoulé de Yopougon. Dès le début de l’après-midi, l’espace “O baoulé” de Yopougon Maroc Anador, l’espace Siablé de Yopougon Maroc carrefour Tiken Jah et l’espace “O 2eme” de Yopougon Ananeraie, ces lieux de convivialité prisés de la communauté baoulé, ont commencé à se remplir d’une foule joyeuse, impatiente de célébrer “Paquinou” dans une ambiance typiquement ivoirienne.
“Même si je n’ai pas pu aller au village cette année, je retrouve ici l’esprit de Paquinou. La musique, la bonne nourriture, les rires… on se sent vraiment en fête, comme au village natal”, confie dame Akissi, attablée avec des amis à l’espace Siablé.
Le son des rythmes entraînants du terroir baoulé, coupé de quelques classiques ivoiriens, s’échappait des enceintes, invitant à la danse et à la bonne humeur. Les odeurs alléchantes de braisage de poulet et de poisson flottaient dans l’air, se mêlant aux rires et aux conversations animées par les convives.
Familles, amis et collègues, baoulé ou non, se sont retrouvés autour de tables chargées de mets locaux et de boissons fraîches, partageant des moments de joie et de fraternité. “C’est important pour nous de venir au maquis en cette période de Pâques. C’est un lieu où l’on se sent chez nous, où l’on peut écouter la musique du terroir, parler notre langue maternelle et partager notre culture avec tout le monde”, relate Affoué, une habituée du maquis “O baoulé”.
L’ambiance a atteint son paroxysme dans la soirée, lorsque les pistes de danse se sont enflammées. Femmes, jeunes, adultes et vieillards se sont déhanchés au rythme des morceaux baoulé en vogue et d’autres danses traditionnelles, dans une communion festive.
# Les managers des maquis et espaces Baoulé jubilent face à l’affluence
Les managers des maquis, visiblement satisfaits de l’affluence, s’affairaient pour satisfaire les commandes et veiller au bon déroulement de la fête de Pâques appelé communément” Paquinou” en “pays Baoulé”.
“Chaque année, Paquinou est un moment fort pour nous. Les gens viennent nombreux pour se détendre et célébrer, et nous sommes heureux de leur offrir un cadre festif et chaleureux”, a expliqué Petit Koffi, l’un des managers de l’espace “O baoulé”, très préoccupé à combler les attentes de sa clientèle.
“Franchement, on ne s’attendait pas à autant de monde. Voir autant de personnes réunies pour célébrer, ça fait vraiment chaud au cœur. C’est une véritable bénédiction”, a déclaré Kouamé, un manager de l’espace “O 2eme”.
Même son de cloche du côté de Kouamé, l’un des managers de l’espace “Siablé”.
“Cette année, Paquinou a un goût particulier. Les gens avaient vraiment besoin de se retrouver, de partager des moments de joie. Notre chiffre d’affaires a certainement explosé, et c’est une excellente nouvelle pour nous, pour le gérant et pour les autres employés”, a-t-il affirmé.
Manadja Kouamé estime d’ailleurs que cette réussite de “Paquinou” dans son espace et dans bien d’autres espaces culturels à Yopougon est le signe d’un regain d’intérêt pour ces espaces culturels et sociaux. Il espère que cette dynamique se maintiendra et que les prochains événements festifs connaîtront la même ferveur.
Comme ces managers, l’un des adeptes de ces espaces Baoulé, Hugues Amani, a salué l’importance de ces lieux dans le maintien du lien social et la promotion de la culture baoulé au sein de la métropole abidjanaise et particulièrement à Yopougon.
“Le maquis Baoulé, c’est plus qu’un simple lieu où l’on mange et boit. C’est un espace de rencontre, d’échanges, de partage de notre identité culturelle. Voir autant de jeunes et d’anciens se retrouver ici pour célébrer la Paquinou, c’est la preuve que ces valeurs sont toujours bien vivantes”, a expliqué M. Amani.
Face à ce succès retentissant, les managers d’espaces de loisirs envisagent l’avenir avec optimisme. Ils soutiennent que “Paquinou 2025” restera sans aucun doute gravée dans les annales des maquis et espaces baoulé de Yopougon comme un symbole de joie retrouvée après la résurrection du Seigneur Jésus Christ.
Cette célébration de Paquinou en dehors des villages du grand V Baoulé témoigne de la capacité des Abidjanais et particulièrement des habitants de Yopougon à s’approprier les traditions et à les adapter à leur environnement urbain. C’est une preuve de la vitalité culturelle de la ville et de son aptitude à créer des espaces de convivialité et de partage, même en dehors du cadre traditionnel des villages.
(AIP)
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