Abidjan, 15 mai 2025 (AIP) – L’École supérieure africaine des TIC (ESATIC) a ouvert, jeudi 15 mai 2025 à sa direction générale sise à Treichville, Abidjan, un séminaire scientifique visant à transformer les systèmes de santé africains à l’ère du numérique.
Portant sur le thème « Industrie 4.0 appliquée à la santé », ce séminaire réunit pendant deux jours, des experts, chercheurs, étudiants et professionnels qui croiseront leurs réflexions pour imaginer des solutions innovantes, adaptées au contexte ivoirien et continental.
En ouverture, le président du comité scientifique, Pr Aliou Bamba, a planté le décor. « L’avenir de nos systèmes de santé dépendra de leur capacité à s’appuyer sur des solutions technologiques innovantes. »
Loin de cantonner l’industrie 4.0 au seul secteur manufacturier, il en a souligné les retombées concrètes dans la santé, entre autres, robotique chirurgicale, télémédecine, IA pour l’aide au diagnostic, drones pour l’acheminement des médicaments, dossiers médicaux sécurisés via la blockchain…

Ce séminaire, voulu comme un « laboratoire d’idées, d’expertises croisées et de confrontations disciplinaires », s’inscrit dans une approche holistique de la santé, intégrant les volets humains, animaux et environnementaux — une vision partagée sous le concept « One Health », ou ”une seule santé”. Il vise notamment à produire des recommandations pour les politiques publiques, à initier des projets de recherche appliquée, et à structurer un réseau intersectoriel sur la santé du futur.
Le directeur général de l’ESATIC, Pr Adama Konaté, a pour sa part souligné la continuité stratégique de l’établissement, après une édition 2024 dédiée à l’agriculture numérique. « Aujourd’hui, c’est le secteur de la santé que nous plaçons au cœur de notre réflexion », a-t-il déclaré. Il a insisté sur les compétences locales, rappelant que plusieurs innovations technologiques – dont un système de dématérialisation de l’assurance automobile ou un prototype de détection précoce du diabète – sont déjà nées dans les murs de l’ESATIC.
Appuyant sa volonté de partenariats concrets, le DG a cité des collaborations en cours avec des acteurs de la santé (INHP, INSP, cliniques privées, Centre de recherche océanologique, LANADA…) et salué les échanges avec des institutions internationales, notamment l’université de Saarbrück (Allemagne). Il a aussi interpellé les ministères concernés pour renforcer les liens entre besoins de terrain et capacités numériques nationales.
« La santé, qu’elle soit humaine, animale ou végétale, est un enjeu de sécurité nationale », a rappelé le Pr Konaté, avant de conclure : « Le futur ne se prédit pas, il se construit. »
Le séminaire est meublé de panels multidisciplinaires, des ateliers pratiques et des démonstrations de startups spécialisées en e-santé. Un rapport scientifique et une sélection d’articles académiques viendront formaliser les retombées de ces journées.
L’ouverture officielle a été faite par Olivier Avoa, au nom du ministre de la Transition numérique et de la Digitalisation (Ibrahim Kalil Konaté), en présence de Bléhiri Franck Simon, représentant du ministre de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle (Pierre Dimba).
(AIP)
cmas