Abidjan, 16 mai 2025 (AIP)- Des experts du monde sportif et d’entreprises de jeux et paris sportifs, réunis lors d’un panel, le vendredi 16 mai 2025 à Abidjan Marcory, ont été unanimes sur la nécessité de sensibiliser et encadrer les joueurs sur la modération de leur mise pour éviter l’addiction et/ou l’endettement, mais aussi de la responsabilité parentale dans le suivi des plus jeunes.
Ce panel portait sur le thème « Le boom des paris sportifs en Côte d’Ivoire : engagement digital et responsabilité sociétale ».
Selon le responsable du service Exploitation des jeux et backoffice à la Loterie nationale de Côte d’Ivoire (LONACI), la société qui a le lead des paris en Côte d’Ivoire, Ballacosse Ouattara, il y a toujours eu les jeux conventionnels (cartes à gratter, PMU) qui sont des sources de revenus complémentaires.
Cependant, les paris sportifs ont eu un essor avec le nombre croissant de footballeurs ivoiriens exerçant dans les championnats européens, mais surtout l’avènement du numérique (internet, téléphones portables). Ces jeux demandent une connaissance fine des codes/calculs du football.
« L’instantanéité et la discrétion du gain, quelque soit l’heure et le lieu, a créé ce boom de paris sportifs. Toutes les catégories socio-professionnelles sont concernées par ces jeux. Mais, nous avons des balises, telles que le contrôle du nombre de jeux et les montants investis, selon une période bien déterminée… Le système mis en place suspend et/ou bloque des parieurs qui vont à l’encontre des principes », a-t-il soutenu.
M. Ouattara a également expliqué que les différentes plateformes digitales de la LONACI sont règlementées et sécurisées pour ne valider que les personnes majeures. Aussi, à partir d’un certain montant, le parieur doit se rendre physiquement dans une des agences pour vérifier l’authenticité des données enregistrées dans les fichiers.
« Nous encadrons et accompagnons les utilisateurs pour leur éviter de tomber dans l’addiction ou l’endettement. Le digital est certes très rapide, mais il doit être contrôlé. Les sensibilisations se font aussi à l’image des industries de tabac et/ou de fabrication d’alcool qui invitent les consommateurs à la modération dans leur comportement », a affirmé M. Ouattara. Il met l’accent sur la responsabilité des parents pour leurs enfants plus jeunes, car il y a des parieurs très jeunes qui arrivent à contourner des balises.
Le président de l’Union des footballeurs professionnels de Côte d’Ivoire (UFPCI), Marc Zoro, a souligné que la précarité de leur milieu pousse des footballeurs des ligues ivoiriennes à utiliser des détours pour s’adonner aux paris sportifs. « Cela est interdit dans les championnats européens et même passible de rétrogradation ou de la suspension du club et/ou des joueurs inculpés. »
Il a expliqué des caravanes de sensibilisation en régions sont organisées à l’intention des footballeurs sur ce sujet, et des rencontres avec les dirigeants de clubs à tenir leurs engagements, notamment les salaires, afin de sortir les acteurs de la précarité.
En ce qui concerne leur responsabilité sociétale, Ballacosse Ouattara s’est réjoui du reversement de près de 70% des richesses engendrées par les paris sportifs dans des œuvres sociales, telles que la construction de centres de santé, de réhabilitation et/ou construction d’écoles, de dons d’ambulances, de cantines scolaires, de dons dans les orphelinats, etc.
Le fondateur et CEO de Paradise Games, Sidick Bakayoko, et celui de l’Agence X, Najib Ghaddar, ont également apporté leur expertise à ce panel organisé dans le cadre de la 4e édition du B2B Digital day, tenu les 15 et 16 mai.
L’objectif de cette édition est d’offrir une opportunité aux entreprises en difficulté dans leur processus de transformation numérique, de découvrir les expériences réussies d’autres structures, d’améliorer leur compétitivité et d’optimiser l’expérience client à travers des solutions concrètes. Le clou de ces activités est la tenue de la 3e édition des Awards de la Transformation Digitale, prévue dans la soirée du 16 mai.
(AIP)
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