Abidjan, 07 oct 2025 (AIP)- Relégué en ligue 2 depuis cinq saisons, l’Africa Sport d’Abidjan, l’un des clubs emblématiques de Côte d’Ivoire, peine encore à convaincre cette année, après sept journées de championnat. Les vert et rouge occupent la 12è position au classement, avec une victoire, trois nuls et trois défaites, totalisant six points, avec une différence de buts de -3. Dans une interview accordée à l’AIP, Dago Charles, un ancien sociétaire, se veut optimiste toutefois, assurant que le club retrouvera son énergie et qu’il finira la saison en force. Il livre ici ses impressions sur la situation actuelle et propose des suggestions.
L’Africa Sport d’Abidjan traverse des moments difficiles en ce début de saison, peut-on déjà parler d’échec encore cette année ?
Écoutez, je ne partage pas cette vision. Vous dites que ce début est compliqué, mais ce n’est pas le cas. Peut-être que cela dépend de vos attentes. Si vous pensiez que l’Africa Sport serait immédiatement au sommet avec une équipe performante et que tout se déroulerait parfaitement dès le début, alors je comprends votre déception. Mais l’histoire de l’Africa Sport montre que, même si nous commençons souvent fort, c’est vers la fin que nous perdons la montée. C’est à la dernière journée que nous ratons l’ascension.
Où se situe exactement la difficulté, selon vous ?
Lorsque l’on regarde l’effectif actuel de l’Africa Sport, c’est une équipe jeune, qui débute son championnat dans des conditions assez difficiles. Vous savez, une équipe jeune rencontre nécessairement des difficultés. Mais je leur souhaite de se concentrer sur leur formation et de monter en puissance pour finir la saison en force.
Pensez-vous qu’à tout moment de cette saison, l’Africa Sport d’Abidjan pourrait rebondir et créer la surprise ?
Regardez le Racing club d’Abidjan (RCA) l’année dernière. La première moitié de la saison a été difficile pour eux, mais en seconde partie, ils ont tout renversé. L’Africa Sport peut suivre ce même chemin. Ces jeunes joueurs disputent leur premier véritable championnat avec un club prestigieux, sous une pression énorme. Ce n’est pas facile pour eux de s’adapter immédiatement. Cependant, je suis convaincu que nous retrouverons notre énergie et que le club finira la saison en force, tout comme le RCA l’a fait.
Certains prônent un changement au sein du staff technique et de la direction du club. Que pensez-vous de ces appels au changement ?
Un changement est toujours positif en soi. Mais il faut savoir quel type de changement on recherche. Quand vous parlez de changement, de quel changement s’agit-il ? Faut-il changer pour le plaisir de changer ou un changement réfléchi, guidé par une réelle compréhension du contexte du club ? L’Africa Sport n’est pas un club ordinaire. Il a une histoire. L’Africa Sport et le stade d’Abidjan ont été fondés après la Seconde Guerre mondiale. Ce sont des institutions avec une forte connotation historique et politique. On ne peut pas les diriger comme n’importe quel autre club.
Quel message adressez-vous aux prétendants à la direction de l’Africa Sport d’Abidjan ?
Ceux qui veulent diriger l’Africa Sport aujourd’hui doivent maîtriser le contexte historique, environnemental et psychologique du club. Ils doivent comprendre les conditions de création du club et disposer de moyens financiers et humains solides. C’est un club exigeant, et il faut être à la hauteur.
À vous entendre, Dago Charles semble ne pas trop épouser la thèse du changement, de quel côté vous situez-vous réellement ?
Je suis ouvert à l’idée de changement, mais pas pour changer simplement pour le changement. Je préfère que ceux qui arrivent viennent accompagner ceux qui sont déjà en place. C’est ainsi qu’on bâtit une cohésion et une cohérence dans la gestion du club. Ce que l’on observe aujourd’hui, c’est une succession de ruptures. À chaque fois, nous partons de rupture en rupture, et cela n’a pas été favorable à l’Africa Sport. Le club manque de stabilité dans sa gestion, ce qui explique les difficultés actuelles. L’Africa Sport doit trouver son équilibre, mais il ne peut pas y parvenir avec des changements constants. Le changement doit être réfléchi, et non imposé par des inconnus qui ne connaissent pas réellement le club.
(AIP)
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