Abidjan, 26 avr 2024 ( AIP) – Le Procureur de la République près le Tribunal le Pôle pénal économique et financier, indique que l’interpellation du maire de Bangolo, Gah Arsène le 22 avril 2024 à l’Aéroport Felix Houphouet-Boigny dAbidjan, n’est nullement une violation de la présomption d’innocence de l’inculpé mais dune application stricte de la loi pénale.
Dans un communiqué transmis à l’AIP vendredi 26 avril 2024, le procureur fait savoir que le 25 avril, l’Union des Villes et communes de Côte d’Ivoire (UVICOCI), dans une déclaration diffusée sur les réseaux sociaux, a dénoncé « l’arrestation sans ménagement de Gah Arsène sans tenir compte de la présomption d’innocence » et fustigé «la facilité avec laquelle le maire, autorité de police judiciaire locale, a été arrêté ».
Il informe que le 29 novembre 2017, K. C, un opérateur économique (Directeur général de société) a saisi le directeur de la police économique et financière d’une plainte contre la Société GG Ivoire Invest et Gah Yemonli Arsène Roger, représentant légal de ladite société, pour des faits d’escroquerie portant sur la somme de 1.336.937.084) francs CFA.
Le 17 septembre 2019, M. Gah, qui sest présenté en qualité d’opérateur économique, a été inculpé par le Juge dInstruction et placé sous contrôle judiciaire, avec pour obligations de déposer son passeport au greffe, de se présenter au cabinet du juge dInstruction périodiquement et de ne pas sortir du territoire de la République.
La procédure suivant son cours, le sieur Ga Yemonli Arsène Roger n’a pas répondu aux différentes convocations du Juge d’instruction.
Face à cette attitude de M. Gah, visant manifestement à empêcher la bonne marche de l’information judiciaire, le juge dInstruction a décerné à son encontre un mandat d’arrêt du 24 août 2022.
En exécution dudit mandat, Gah Yemonli Arsène a été interpellé le 22 avril à lAéroport Felix Houphouet-Boigny dAbidjan, alors qu’il tentait de sortir du territoire national avec son passeport de service, en violation de l’interdiction qui lui en avait été faite.
Pour s’être ainsi soustrait volontairement à ses obligations, le juge d’instruction l’a interrogé, puis a révoqué son contrôle judiciaire du 17 septembre 2019, et a décidé de le placer sous mandat de dépôt, en application des dispositions de l’article 160 du code de procédure pénale.
Le procureur de la République rappelle enfin que l’immixtion des autorités administratives dans l’exercice du pouvoir judiciaire constitue une infraction pénale aux termes des dispositions des articles 253-3° du code pénal, assortie d’une peine d’emprisonnement de six mois à trois ans.
(AIP)
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