Bouna, 17 août 2024 (AIP)- Des émeutes ont éclaté vendredi 16 août 2024 aux abords de la grande mosquée de Bouna, sous la conduite d’un groupe de jeunes du quartier Camarasso, en colère, voulant empêcher le déroulement de la grande prière, a constaté l’AIP.
Cet incident marqué par des jets de pierres a fait des blessés parmi des fidèles venus prier. La gendarmerie et la police, déployées sur les lieux, ont maîtrisé la situation en dispersant la foule avec l’usage de gaz lacrymogènes.
Selon plusieurs personnes l’annonce du nouveau comité de gestion de la grande mosquée de Bouna, proposé par le roi du Bounkani, serait à l’origine des ces émeutes.
La cour royale de Bouna rencontrée par l’AIP a souligné que face aux tensions qui règnent au sein du comité de gestion de la grande mosquée de Bouna, et devant le manque d’implication des acteurs, le roi du Bounkani a décidé de prendre ses responsabilités en intervenant pour trouver une solution définitive à ce problème qui demeure depuis près de deux ans. C’est ainsi qu’avec le ministre de l’Économie du Plan et du Développement, Nialé Kaba, il a décidé de porter l’affaire devant le Conseil supérieur des imams, des mosquées et des affaires islamiques de Côte d’Ivoire (COSIM), le 06 août 2024. A l’issue de cette rencontre, un nouveau comité de gestion inclusif a été formé dans la dynamique de la cohésion avec toutes les communautés islamiques de Bouna.
Une décision rejetée par des membres de la communauté Camara qui estiment que cette liste n’est pas digne de foi, car ne comportant pas la signature du COSIM.
Le chef suprême de la communauté Camara de Bouna, le Grouwa, rencontré par l’AIP, a souligné que cette mosquée est leur patrimoine. Il a décrié une gestion opaque de l’ancien comité dont certains membres ont été reconduits, signalant que de nombreux dons ont été apportés par de hautes personnalités du pays pour l’achèvement de cette mosquée. “Mais rien n’avance et il n’y a aucune communication sur la destination des fonds”, a-t-il fustigé.
Face à cette impasse, le Grouwa déclare qu’il a lui-aussi saisi le COSIM qui a, selon lui, validé la liste du comité de gestion qu’il a proposé en juillet 2024.
Pour l’heure les regards restent tournés vers le COSIM qui devra clarifier sa position pour le dénouement heureux de cette situation, dans une région déjà enclin à d’importants défis sécuritaires.
(AIP)
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