Abidjan, 09 sept 2024 (AIP) – Avec le début de la saison des pluies, de graves inondations au Cameroun, au Tchad, au Mali, au Niger et au Nigéria ont considérablement aggravé la situation des réfugiés et des personnes déplacées internes dans la région, a indiqué vendredi 7 septembre 2024, le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), soulignant l’importance d’inclure les personnes déplacées de force dans les plans de réponse nationaux.
Selon l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, les familles déplacées, y compris les réfugiés et les personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays, sont confrontées à une situation catastrophique en raison des effets cumulés du conflit, du changement climatique et des inondations dévastatrices actuelles. Elles ont besoin d’abris d’urgence, de nourriture, d’eau et de soins médicaux immédiatement.
Les inondations ont dévasté des communautés, détruit des maisons et des infrastructures et augmenté les risques de protection pour les plus vulnérables, affectant gravement les populations déplacées de force qui vivaient déjà dans des conditions précaires. Nombre d’entre elles s’abritent désormais dans des lieux surpeuplés et improvisés, avec un accès limité aux services essentiels.
« Compte tenu des effets du changement climatique, de l’aggravation de l’insécurité alimentaire et du risque accru de maladies d’origine hydrique, il est essentiel de veiller à ce que les besoins des réfugiés et des personnes déplacées à l’intérieur du pays ne soient pas négligés », a déclaré lors d’un point de presse à Genève, William Spindler, porte-parole du HCR.
Au Nigéria, de graves inondations ont balayé 29 des 36 États du pays, touchant plus de 600.000 personnes. Au moins 200 personnes sont mortes et plus de 225.000 ont été déplacées, dont beaucoup avaient déjà été déracinées par les conflits et le changement climatique.
La destruction de plus de 115.000 hectares de terres agricoles pourrait aggraver la situation d’insécurité alimentaire à un moment où 32 millions de personnes dans le pays sont déjà confrontées à une faim aiguë. La saison des pluies au Nigéria devrait se poursuivre jusqu’en septembre dans le nord et jusqu’en novembre dans le sud.
Les 23 provinces du Tchad ont été touchées par des inondations depuis juillet. Selon les autorités tchadiennes et leurs partenaires, plus de 964.000 personnes (166.000 ménages) étaient touchées par les inondations au 25 août. Les communautés de réfugiés dans l’est du Tchad sont particulièrement vulnérables, avec plus de 40.000 réfugiés touchés. Jusqu’à présent, 145 personnes sont mortes, plus de 251.000 hectares de terres ont été submergés, plus de 70.000 maisons ont été détruites et 29.000 têtes de bétail ont péri.
Au Cameroun, entre le 11 et le 21 août, des pluies torrentielles ont détruit plus de 8.600 maisons, inondé des milliers d’hectares de terres agricoles et de cultures, et causé la perte de milliers d’animaux. Près de 19.000 ménages, soit 159.000 personnes, ont été touchés, dont près de 50.000 réfugiés.
Au Niger, de graves inondations provoquées par de fortes pluies ont causé des destructions massives, en particulier dans les régions de Maradi, Dosso, Tillabery et Zinder, qui abritent également un grand nombre de personnes déplacées. Depuis le début des pluies en juillet, plus de 217 personnes sont mortes et plus de 700.000 ont été affectées.
Au Soudan et au Soudan du Sud également, de violentes inondations ont fait des dizaines de morts et délogé de 1,2 millions de personnes de leur domicile, ont indiqué vendredi des agences humanitaires des Nations Unies.
(AIP)
cmas