Abidjan, 12 sept 2024 (AIP)- Des praticiens et des chercheurs ont échangé jeudi 12 septembre 2024, à Abidjan, sur la rentabilité du secteur informel à partir de l’enquête régionale intégrée sur l’emploi et le secteur informel (ERI ESI) de 2017-2018, jusque-là non exploitée.
Il s’agissait du deuxième atelier des rencontres thématiques sur les questions d’emploi et de formation en Côte d’Ivoire. L’initiative émane du ministère de l’Emploi et de la Protection sociale qui, via l’Observatoire national de l’emploi et de la formation (ONEF), entend peaufiner des stratégies pour garantir l’adéquation formation-emploi avec les besoins actuels et futurs du marché du travail.
L’objectif général de cet atelier d’un jour était de présenter les résultats de l’analyse sur la rentabilité des unités de production informelles en tenant compte des caractéristiques sociales, démographiques et économiques de leurs propriétaires ainsi que des secteurs d’activité concernés.
Les participants ont eu droit à une présentation de la méthode de mesure de l’informalité dans les enquêtes emploi en Côte d’Ivoire, à la description des caractéristiques principales des Chefs des Unités de Production Informelles (CUPI), et à une identification des unités de production informelles générant les chiffres d’affaires, les valeurs ajoutées et résultats d’exploitation les plus importants.
L’atelier a permis aux organisateurs de définir des niveaux dans le processus de formalisation et identifier les unités de production informelles correspondantes à chaque niveau, d’analyser l’accès au secteur financier des unités de production informelle et enfin de faire des recommandations pour la transition des unités de production informelles les plus productives vers le secteur formel.
Ouvrant les travaux, le conseiller Spécial, Konaté Ibrahim, représentant le ministre de tutelle, Me Adama Kamara, a salué l’opportunité de cette atelier vu que, l’enquête sur l’emploi de 2019 a révélé que sur 10 emplois en Côte d’Ivoire, neuf sont du secteur informel. Ce qui a justifié, selon lui, la création de l’Observatoire en vue d’adresser la problématique de l’emploi avec l’accompagnement des partenaires dont la Banque mondial à travers son bureau de coordination des programmes Emploi (BCP-Emploi).
« Il est évident que la fonction analyse du marché du travail ne peut se faire efficacement seulement qu’en réunissant chercheurs, praticiens et gouvernement. Et tout le monde peut en sortir satisfait. Les chercheurs devront voir les travaux valorisés, les professionnels, en l’occurrence, les employeurs devraient disposer de ressources humaines qualifiées, gage d’une meilleure productivité, et les décideurs les informations pertinentes pour une prise en charge factuelle », a souligné M. Konaté.
Il a remercié l’ONEF, les centres de recherches, les universités pour avoir accepté de contribuer à combler les gaps en information sur le marché du travail grâce à leurs réflexions. Mais également les partenaires pour le partage d’expérience et le brunch mark dont ils feront bénéficier la Côte d’Ivoire.
« Les questions d’emploi font partie des priorités du président de la République car la création d’emplois décent est un moyen efficace de lutte contre la pauvreté. Personnellement, j’attends beaucoup de cet atelier », a-t-il préconisé.
De son côté, le directeur de l’ONEF, Emile Koné, a rappelé les trois missions assignées à sa structure avant d’appelé la cinquantaine de participants à des échanges constructifs pour aboutir à l’analyse souhaitée de toutes les parties prenantes.
Les misions de l’ONEF sont, entre autres, suivre l’évolution de l’emploi et du marché du travail urbain à l’aide d’une enquête annuelle légère auprès des ménages, donner l’évolution annuelle de la situation dans les secteurs modernes et informels, publier un répertoire annuel de l’offre de formation professionnelle, identifier les besoins et la demande de formation professionnelle par des enquêtes approfondies sur les qualifications, les métiers, les filières, et les branches d’activité, etc.
(AIP)
fmo