Dabou, 14 déc 2023 (AIP)- « Non aux violences faites aux femmes ! ». C’est par cette phrase aux allures de slogan et engagement, que les femmes de différentes associations à savoir la plateforme des femmes leaders de dadou, le réseau dynamique des institutrices de côte d’ivoire section grands ponts (REDICI), le conseil régional des droits de l’homme ( CRDH), l’association « stop au chat noir » ainsi que des responsables de différents services de Dabou, ont manifesté par la marche dans la ville de Dabou contre les violences basées sur le genre.
Un millier de femmes environ, vêtues de tenues noir assorties d’un bandeau rouge noué pour la plupart d’entre elles à la tête et portant des banderoles, et des pancartes aux messages évocateurs « mon corps n’est pas ton tam tam » ; « stop à la violence sur la femme » ; « Quelque soit ta force tu es sorti d’une femme respecte la » « zéro violence à l’égard des femmes » ont marché mardi 05 decembre 2023 jusqu’à la place Bedie de la prefecture de Dabou.
A coups de sifflets, elles distillaient en chœur, à qui veut l’entendre ces messages avec un ras le bol visible, le tout dans une ambiance faite de cris, de chants, de danses un peu désordonnés afin d’attirer l’attention de la société sur ce qui est entrain de devenir un fléau : les violences faites aux femmes.
Les forces de l’ordre, les pompiers ayant été saisis officiellement ont encadré cette marche, une première à Dabou qui visiblement n’avait rien de politique mais obligeait tous les usagers a s’y intéresser.
A leur arrivée à la place Bédié de Dabou, ou les attendaient déjà le préfet de région, préfet du département de Dabou, N’Zi Kanga Remi, la président de la plateforme des femmes leaders de Dabou, Toh bi colombe, a pris la parole.
Tout en remerciant les femmes pour la mobilisation, elle a situé le cadre de la marche qui selon elle, s’inscrit dans les 16 jours d’activisme décrétés par les Nations unies ( du 25 novembre au 10 décembre 2023 ) contre les violences basées sur le genre.
« Ce jour du mardi 05 décembre est « un jour sombre, car à travers cette marche, nous affichons notre tristesse, notre désarroi et même notre amertume vis-à-vis de trois meurtres perpétrés sur des femmes en moins de deux semaines et comme si cela ne suffisait pas, un mari furieux de Dabou a poignardé à mort sa femme », a-t-elle indiqué, en s’interrogeant sur les motivations de ce geste.
Elle a également profité de cette occasion pour féliciter les hommes qui « ont compris qu’une femme mérite d’être soutenue, et aimée » tout en formulant des bénédictions à leur endroit et souhaité que les plus réticents suivent l’exemple assez rapidement.
Le préfet N’zi Kanga Rémi, s’adressant aux femmes, a déploré cette situation.
« J’ai honte, je vous dis yako. Je suis venu vous dire que je partage cette souffrance psychologique avec vous» a-t-il déclaré en les invitant à combattre la violence depuis la base.
Ce combat a-t -il précisé doit commencer par la femme elle-même, en se considérant comme un être humain dans toute sa plénitude.
M. N’zi Kanga Rémi a aussi conseillé aux femmes d’arrêter de faire confiance, en passant en revue les récents cas de violences.
Concluant son propos, il a invité les hommes à la retenue, à la maîtrise de soi et réitéré son soutien pour ce « noble combat »,.
le préfet hors grade a également demandé aux femmes d’espérer en des lendemains meilleurs, pour avoir gain de cause.
(AIP)
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