Abidjan, 27 jan 2025 (AIP) – Les efforts pour éradiquer le paludisme, une maladie qui continue de faire des ravages en Afrique, nécessitent une mobilisation accrue, selon Dr Martin Lukindu, chercheur postdoctoral pour Target Malaria en Ouganda, qui estime que la combinaison des avancées scientifiques et des comportements préventifs constitue une approche prometteuse.
Le dernier rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) révèle une augmentation de 11 millions de cas de paludisme et de 600 000 décès supplémentaires en 2023 par rapport à 2022, rapporte African media agency (AMA), dans un communiqué transmis à l’AIP, lundi 27 janvier 2025.
L’Afrique reste la région la plus affectée, représentant 95 % des décès, avec quatre pays en première ligne : le Nigeria, la RDC, le Niger et la Tanzanie.
Outre les défis liés à l’accès aux soins, le changement climatique exacerbe la situation. Selon une étude du Malaria Atlas Project, les conditions météorologiques extrêmes pourraient entraîner 550 000 décès supplémentaires d’ici 2050.

Dr Lukindu insiste sur l’importance de mesures accessibles pour réduire l’impact de la maladie.
Il prône l’utilisation des moustiquaires imprégnées, notamment les modèles à double ingrédient actif, qui restent essentiels. En 2023, 78 % des moustiquaires distribuées en Afrique subsaharienne étaient de ce type.
Egalement la vaccination des enfants. Déjà intégrée dans les plans nationaux de 17 pays, elle gagne en efficacité lorsqu’elle est associée à d’autres méthodes préventives.
Quant aux traitements préventifs saisonniers, leur adoption a considérablement augmenté, passant de 170 000 enfants protégés en 2012 à 53 millions en 2023.
Le chercheur met également l’accent sur la nécessité de protéger les femmes enceintes, particulièrement vulnérables, et de promouvoir la prise en charge précoce des symptômes.
En parallèle, Target Malaria explore des solutions innovantes, telles que la modification génétique des moustiques. Cette technologie, associée à des campagnes de sensibilisation dans les communautés locales, vise à réduire durablement la transmission de la maladie.
L’organisation a récemment lancé un jeu éducatif numérique, “Target Malaria: The Game”, disponible gratuitement en français et en anglais, pour familiariser le public avec ces technologies de pointe.
« Les gestes simples et un changement des comportements quotidiens, combinés aux progrès de la science, sont des clés pour vaincre le paludisme et sauver des vies », conclut Dr Lukindu.
Target Malaria est un consortium de recherche à but non lucratif dédié à la mise au point de technologies génétiques pour réduire la transmission du paludisme. Sa mission est de contribuer à un monde sans paludisme tout en garantissant des pratiques de recherche responsables et durables.
(AIP)
cmas