Abidjan, 21 mars 2025 (AIP)-La représentation diplomatique du Rwanda à Bruxelles est fermée trois jours après la rupture unilatérale des relations diplomatiques entre le Rwanda et la Belgique, a constaté jeudi 20 mars 2025, l’Agence congolaise de presse (ACP).
L’ACP, présente sur les lieux à l’heure où les services de visa sont habituellement assurés, a trouvé l’ambassade du Rwanda à Bruxelles dans un état de quasi-abandon. Les grilles étaient verrouillées, les portes closes, et les fenêtres des bureaux étaient complètement baissées, donnant à l’immeuble une apparence fantomatique.
Cette fermeture fait suite à la décision du Rwanda, le 17 mars 2025, de rompre ses relations diplomatiques avec la Belgique, après que l’Union européenne (UE) ait imposé des sanctions contre Kigali, en raison de son implication présumée dans la déstabilisation de l’est de la République Démocratique du Congo (RDC). En réponse, le Rwanda a accusé la Belgique d’être l’instigatrice de cette décision de l’UE et a expulsé les diplomates belges, les déclarant « Personae non grata ».
Le Rwanda a également utilisé cette occasion pour rappeler le rôle historique de la Belgique dans la création d’un extrémisme ethnique, qu’il considère comme ayant contribué au génocide des Tutsi en 1994. De son côté, la Belgique a jugé la rupture des relations comme « disproportionnée » et a pris des mesures réciproques contre les diplomates rwandais, tout en suspendant ses accords de coopération avec Kigali.
Cependant, bien que les relations diplomatiques avec la Belgique soient rompues, le Rwanda a maintenu ses liens avec les institutions de l’UE, dont le siège se trouve également à Bruxelles. Une telle situation n’est pas nouvelle, a précisé le média congolais, soulignant que plusieurs pays disposent de deux représentations distinctes en Belgique : l’une accréditée auprès de l’État belge, et l’autre auprès des institutions européennes, voire de l’OTAN.
Ce type de situation rappelle celle de la République Démocratique du Congo entre 2003 et 2006, lorsque le pays avait deux représentations à Bruxelles, l’une en lien avec le gouvernement belge et l’autre représentant la transition politique du régime de 2003 auprès des institutions européennes. Les deux ont été fusionnées après les élections de 2006, a noté l’ACP.
(AIP)
sdaf/zaar