Guiglo, 18 fév 2024 (AIP) – Le nouveau président de la Commission régionale des droits de l’Homme (CRDH) du Cavally, Donald Konan, axe son combat personnel contre l’apatridie, envisageant mener la sensibilisation des populations de cette région à l’Ouest de la Côte d’Ivoire, pour les amener à se faire établir des extraits de naissance, des cartes nationales d’identité (CNI), et sortir d’une vie informelle.
Selon M. Konan, lors d’un entretien à l’AIP, vendredi 16 février 2024, hormis les régions du sud du pays, le constat est le même dans pratiquement toute la Côte d’Ivoire, où beaucoup de personnes n’ont pas d’identité juridique, par manque d’extrait de naissance.
Ces personnes n’existent pas juridiquement et ne sont rattachées à aucune nation dans le monde. Ce problème, il veut en faire un combat personnel pour que ces populations puissent avoir des extraits pour participer à la vie de la nation. D’autant qu’aujourd’hui, faute d’identité juridique, ces populations sont condamnées à mener une vie informelle, sans pouvoir avoir un numéro de téléphone, ni un compte bancaire ni travailler.
L’autre combat personnel que compte mener le nouveau président, concerne l’éducation des enfants, leur scolarisation. «Nous sommes dans une zone forestière, mais l’on se rend compte qu’il n’y a même plus de forêt, il faut alors orienter la jeunesse vers autre chose, en leur donnant une seconde chance autre que le travail de la terre. Ce qui oblige à sensibiliser les parents à scolariser leurs enfants pour leur donner une seconde chance de réussite dans la vie», a-t-il dit.
Venu de Mankono, région du Béré, où il était précédemment en service, en remplacement d’Ismaël Kané, le président Konan qui a pris fonction, le 1er février à Guiglo, a rappelé la mission de la CRDH qui est de faire la promotion, la défense et la protection des droits de l’Homme, parce que, dit-il, la violation des droits de l’Homme vient de l’ignorance, de la méconnaissance des textes.
«Nous nous donnons pour mission de sensibiliser les populations, de promouvoir les droits de l’Homme, auprès d’elles, afin que celles-ci puissent s’approprier leurs droits, et veiller à leur défense et aussi à leur protection», a-t-il rassuré.
Il a fait savoir qu’étant donné que sa structure opère dans une région rurale, de prime abord, il va partir dans les contrées en zone rurale, rencontrer les populations, qui, parfois, ne savent pas où s’orienter en cas de violation de leurs droits, pour leur parler de la Commission.
« La Commission du Cavally est composée de six personnes, pour quatre départements. Ces personnes sont, certes, les gardiens des droits de l’Homme, mais les premiers défenseurs des droits de l’Homme sont les populations, elles-mêmes. Et, nous leur demandons la collaboration, les encourageons à fréquenter nos services, à dénoncer les cas d’atteinte et de violation des droits de l’Homme, pour que nos services puissent les documenter et les défendre », a affirmé Donald Konan.
(AIP)
ja/fmo