Abidjan, 22 fév 2025 (AIP) – Le Centre d’étude prospective (CEP) a organisé, samedi 22 février 2025, le forum International de leadership et de prospective (ILF 2025) au Sofitel Hôtel Ivoire à Abidjan-Cocody, placé sous le thème « Intelligence artificielle : transformer l’avenir de l’Afrique face aux défis mondiaux ».
Ce forum a réuni des experts, des décideurs et des acteurs du développement pour explorer les opportunités et défis liés à l’intelligence artificielle (IA) en Afrique.
Le ministre des Ressources animales et halieutiques, Sidi Tiémoko Touré, également président du Centre d’Étude Prospective (CEP), a souligné l’importance stratégique de l’IA pour l’avenir du continent. Il a plaidé pour une approche structurée, éthique et inclusive, annonçant la création d’une Alliance africaine pour une IA responsable, un cadre réunissant les pouvoirs publics, le secteur privé, les chercheurs et la société civile.
« Les 150 milliards de dollars de croissance potentielle que l’IA pourrait générer d’ici 2030 en Afrique ne sont pas qu’un chiffre, c’est une promesse », a-t-il déclaré, appelant à plus d’investissements dans l’éducation, la formation et la mise en place d’un cadre réglementaire solide pour assurer une adoption bénéfique de cette technologie.
Le président de la Haute Autorité pour la Bonne Gouvernance, Zoro Bi Epiphane, a, pour sa part, insisté sur la nécessité pour l’Afrique d’adopter une approche proactive vis-à-vis de l’IA. « L’Afrique a trois options : ignorer cette révolution, la combattre ou en tirer profit en l’adaptant à nos réalités culturelles, économiques et sociales », a-t-il affirmé, soulignant que l’intelligence artificielle ne remplace pas l’intelligence humaine, mais au contraire, c’est l’intelligence humaine qui la guide et la nourrit.
Plusieurs experts et dirigeants influents ont pris part à ce forum pour explorer les perspectives de l’IA en Afrique, notamment l’ancien Premier ministre de la Guinée, Cellou Dalein Diallo, qui a animé la conférence inaugurale sur le thème : l’IA, catalyseur de la transformation de l’Afrique au 21e siècle.
Il a mis en avant les opportunités et défis de l’IA sur le marché du travail africain, s’appuyant sur un rapport de l’Organisation internationale du travail (OIT) qui montre que si l’intelligence artificielle est bien utilisée, elle peut être plus créative que destructrice.
«Les États doivent également être conscients que l’intelligence artificielle a plus de chances de créer des emplois que d’en détruire. Et donc nous devons être attentifs à défendre nos intérêts, à mettre en place une interaction intergouvernementale appropriée pour nous protéger contre les menaces que nous faisons peser sur nos vies révolutionnaires », a-t-il ajouté.
L’ILF 2025 a ainsi posé les jalons d’une réflexion stratégique sur l’IA en Afrique, mettant en avant la nécessité d’un leadership visionnaire, d’une coopération renforcée et d’un cadre éthique et inclusif, pour faire de l’IA un véritable levier de transformation durable.
Créé en octobre 2021, le CEP est un groupe de réflexion basé à Abidjan pour l’élaboration de politiques efficaces, la promotion de la prospective et de la réflexion stratégique comme moyen de planification du développement et d’influence sur les débats nationaux et internationaux.
(AIP)
acc/kam